Le 8e Festival Montréal/Nouvelles Musiques, ou…
La découverte permanente du plaisir!
Entrevue avec Yanick Villedieu, porte-parole MNM 2017
par Michel Joanny-Furtin
Journaliste et animateur de l’émission d’actualité et de culture scientifiques «Les années-lumière» (Ici Radio-Canada Première), Yanick Villedieu a su trouver les mots pour relater ce qu’évoquent pour lui les musiques actuelles. Cette année encore, il prête sa voix comme porte-parole du 8e festival Montréal/Nouvelles musiques, enthousiasmé par l’expérience vécue lors de la 7e édition.
«Je trouve extrêmement sympathique ce que fait la SMCQ sous la houlette de Walter Boudreau en termes de production, d’éducation et de promotion des compositeurs d’aujourd’hui», explique Yanick Villedieu. «Pour faire connaître la musique contemporaine, il faut l’exposer au plus grand nombre, par des coproductions, des spectacles, des interventions dans les écoles, etc., ce à quoi s’emploie sans relâche la SMCQ depuis 50 ans. Certes, la musique contemporaine n’est pas mon univers premier, mais ce que j’entends dans les différents concerts et évènements de la SMCQ et du MNM est très original et réjouissant pour moi.»
«J’ai d’ailleurs participé comme narrateur à une création de la SMCQ, Le petit livre des Ravalet de John Rea, et j’ai trouvé l’approche musicale très créative et stimulante», rappelle l’animateur. «Avec ces expériences, les contacts qui se sont développés dans ce monde musical m’ont permis de faire des rencontres extraordinaires, de rencontrer des gens merveilleux, des personnalités imaginatives, et d’entendre tout un univers de créations nouvelles, de sons et de formes d’art qui m’allument beaucoup.»
Retour vers le futur
«Le thème Retour vers le futur fait un peu référence à la science-fiction» poursuit Yanick Villedieu. «Comme amateur et collectionneur d’art contemporain, je suis attiré par les approches artistiques nouvelles — donc, par la création musicale nouvelle telle que la défendent la SMCQ et le MNM. La musique contemporaine permet d’ouvrir chez le public de nouveaux champs de perception, d’entendre et de voir le monde autrement», insiste le journaliste qui admet que, si l’œil accepte l’art contemporain, l’oreille semble plus craintive aux musiques nouvelles.
«Sans doute notre cerveau fonctionne-t-il différemment pour les sons et les images, les sons servant depuis la nuit des temps à nous situer dans notre environnement quotidien, à nous prémunir du danger et, au fond à nous rassurer. Les images servent davantage à l’exploration et à la découverte du monde, donc à la nouveauté. Les neuro-sciences pourraient sans doute nous expliquer tout cela en détail», pense-t-il. «Mais peut-être est-ce tout simplement surtout culturel. Depuis les Impressionnistes, nous avons tous été beaucoup plus exposés à l’évolution picturale, à des images et représentations autres que fidèlement figuratives.», avance notre porte-parole.
À la recherche de l’émotion et la beauté…
«La musique contemporaine a volontairement bousculé les repères sonores, les couplets, les refrains, les ritournelles et les mélodies, au point d’être parfois déroutante. Même si le compositeur fait peut-être un peu de mathématiques en créant ses œuvres, comme tous les artistes, il est aussi, et beaucoup, à la recherche d’émotion et de beauté…»
«Notre oreille a moins entendu cette invitation à découvrir la musique contemporaine, conclut Yanick Villedieu, alors qu’elle est pleine d’images, de mots, de sons nouveaux, mais souvent aussi… de pas mal d’humour! C’est aussi pour cela qu’existe le Festival MNM!»