Celui qui s’autoproclame «bad boy of music» s’est illustré par la création d’œuvres volontairement dissonantes, bruyantes et dans lesquelles la machine tient une place nouvelle et prépondérante. L’apprentissage musical de George Antheil se fait d’abord auprès de Constantin von Sternberg (élève de Liszt) à Philadelphie, puis se poursuit auprès d’Ernest Bloch à New York. Il souhaite tout de suite s’inscrire dans un mouvement d’opposition au conservatisme désuet dans les années 1920, en écrivant des pièces pour piano aux titres évocateurs: Sonate sauvage, Mechanisms, Airplane sonata. Il part pour l’Europe en 1922 afin d’y présenter ces compositions nouvelles: d’abord Berlin pendant un an puis Paris, où il étudie auprès de Nadia Boulanger et rencontre les grandes figures artistiques du moment (Joyce, Hemingway, Léger, Satie, Picasso, Dali, Stravinski). Il est alors qualifié d’ «enfant terrible» de la musique. Son enthousiasme pour la modernité le conduit à la composition d’un Ballet Mécanique pour pianos, sonnettes électriques, percussions et hélice d’avion. Après une présentation à Paris, il repart à New York où une nouvelle exécution en 1927 fait scandale et ruine son auteur. Une écriture plus conventionnelle est mise en œuvre dans l’élaboration de son premier opéra, Transatlantic, sur un sujet politique, et celui-ci reçoit un accueil favorable à Francfort en 1930. À partir de 1936, il se consacre à l’écriture de musique de film pour les productions hollywoodiennes, compose de la musique «sérieuse» (concertos et symphonies) et publie en 1945 une autobiographie intitulée Bad boy of music.
France Musique [iv-16]