Béla Bartók entreprit des études de musique à l’Académie royale de Budapest auprès de Istvan Thoman (piano) et Janos Koessler (composition). Parallèlement à son activité de compositeur, il commença à enquêter de manière systématique sur le folklore hongrois avec son ami Zoltan Kodaly (1905-1906), posant ainsi les fondements de l’ethnomusicologie. Il y découvrit, outre l’échelle pentatonique, des combinaisons polyrythmiques non symétriques qu’il utilisa dans ses premières œuvres pour piano comme dans les «Six danses bulgares» de Mikrokosmos. Peu avant 1914, il donna de nombreuses pièces, dont Allegro barbaro (1911) pour piano, aux rythmes martelés et aux contours émaciés. L’équilibre entre l’élément magyar et la nouvelle grammaire marque l’avènement d’un style neuf. II poursuivit sa lancée avec un opéra, Le Château de Barbe-Bleue (1914-1917), puis avec le ballet Le Mandarin merveilleux (1918-1919), où se révélait l’influence du Sacre du printemps. Il continue à composer (concertos pour piano, sonates pour violon et piano, quatuors à cordes…) tout en poursuivant son travail de recensement des musiques folkloriques, jusqu’à ce que la montée du nazisme le pousse à s’expatrier aux États-Unis, où il mourra le 26 septembre 1945.