Plusieurs considèrent Bernard Bonnier comme un génie de la musique électroacoustique. Il a été l’assistant du compositeur français Pierre Henry de 1972 à 76, travaillant alors à l’occasion avec Maurice Béjart et Carolyn Carlson. Pendant cette période, il s’affirme déjà, grâce à son œuvre Une création du monde créée en 1975 à Paris (France), comme l’un des compositeurs québécois les plus avant-gardistes.
Au cours de sa carrière, il a composé plusieurs œuvres pour petit ensemble et grand orchestre dont La folie dans son œuf créée par l’Orchestre symphonique de Radio-Canada en 1983 et Trois histoires de quelqu’un sur une planète créée par l’Orchestre symphonique de Québec (OSQ) en 1990.
Parmi d’autres titres marquants, on ne peut s’empêcher de mentionner Métaphores pour un nouveau monde présenté en environnement sonore extérieur à La Rochelle (France) en 1980 et son opéra Trois contes d’Orphée, composé en 1986.
Depuis 15 ans, il consacrait principalement sa création à de multiples rencontres entre le théâtre et la musique signant, selon ses termes, «la mise en son» de plus d’une cinquantaine de productions, dont deux des premières mises en scène de Robert Lepage, Circulations et À propos de la demoiselle qui pleurait. Avec Jacques Lessard, fondateur du Théâtre Repère, il avait établi une étroite collaboration depuis une vingtaine d’années, collaboration dont on a pu voir les résultats fascinants dans tout un cycle de pièces d’Ionesco conclu tout récemment avec Les chaises. En 1989, il avait cofondé avec Linda Lee la Compagnie PluraMuses, se donnant comme mission l’intégration des recherches sonores et théâtrales.
Tout juste avant son décès survenu le 25 janvier 1994, il faisait les retouches finales à Wen Waz Den, une oeuvre écrite en hommage à Frank Zappa, et complétait la musique de la chorégraphie Le charme persiste mais n’opère plus.
C’est lui qui écrivait il y a quelques années: «Je suis d’une nouvelle génération de créateurs dont je ne sais pas encore si nous serons plusieurs».
Denis Dion [v-04]