Fille de Ernest Boulanger, compositeur et professeur de chant au conservatoire et de la cantatrice russe Raïssa Mychetska, Lili reçoit ses premiers cours de musique de sa sœur Nadia et chante des mélodies de Fauré accompagnées par le compositeur. Elle n’a que deux ans quand les premiers signes de déficience immunitaire apparaissent avec une pneumonie. Dès lors elle sera en permanence malade. En 1909, elle est admise au conservatoire où elle bénéficie des conseils de Georges Caussade pour l’harmonie, la fugue et le contrepoint et suit les cours de Paul Vidal et de Maurice Emmanuel pour la composition. En 1913, elle devient la première femme à remporter le premier prix de Rome grâce à sa cantate Faust et Hélène. Malgré une santé précaire, Lili Boulanger se rend à la villa Medicis, mais à cause de la guerre, doit déménager à Nice où elle esquisse le cycle vocal Des clairières dans le ciel, des œuvres instrumentales et des psaumes. De retour à Paris, elle fonde avec sa sœur Nadia un comité Franco-Américain du Conservatoire d’aide aux combattants. En 1916 elle séjourne de nouveau plusieurs mois à la villa Medicis et en 1917, une intervention chirurgicale ne rétablit pas sa santé. Elle a encore le temps d’achever les trois Psaumes, Vieille prière bouddhique pour voix et orchestre, Un matin de printemps, pour violon, flûte et piano, et son chef d’œuvre Pie Jesu pour voix, orgue, quatuor à cordes et harpes qu’elle dicte à Nadia alors qu’elle succombe à une tuberculose intestinale.
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