La musique de Pierre Cartier est le lieu de convergence de plusieurs démarches qu’il poursuit depuis le tout début de sa carrière. D’abord contrebassiste de formation classique, spécialiste en musique ancienne sur instruments originaux, c’est son désir de jouer la musique comme on parle sa langue maternelle, avec liberté, naturel et intelligence, qui le mène de la musique symphonique aux musiques baroque et contemporaine; et du jazz (notamment Monk) aux problématiques fécondes de l’improvisation. En 1987, il fonde son propre ensemble et, autour de ses compositions instrumentales, développe une intégration très personnelle des langages musicaux.
Cependant, c’est par le chant, voix et texte réunis, que cette intégration deviendra véritablement organique, une mobilisation à la fois de l’esprit et du cœur. La découverte de ses affinités profondes avec les chants sacrés anciens, particulièrement le chant grégorien et les polyphonies médiévales, accompagne la composition de sa première œuvre pour voix Chansons de Douve, un cérémonial grave et majestueux qui se déploie autour des poèmes d’Yves Bonnefoy.
Dis, Blaise… chanson du Transsibérien met en musique le long poème que Blaise Cendrars publiait en 1913: Prose du Transsibérien et de la Petite Jeanne de France. Ce voyage musical, à la fois de douleur et de lumière, marque une étape déterminante dans sa carrière, puisqu’il y chante le poème intégralement, tout en s’accompagnant à la contrebasse.
Chansons de la belle espérance est son tout dernier spectacle: une suite de sept chansons de jazz actuel sur des textes de poètes québécois. Ces chansons, à la manière des standards de jazz, jettent un regard à la fois lyrique et critique sur le thème éternel de l’amour.
Pierre Cartier est membre du groupe de musique actuelle Jean Derome et les Dangereux Zhoms, du groupe Évidence (musique de Thelonious Monk), du Studio de musique ancienne de Montréal, de la Schola St-Grégoire, de l’ensemble Strauss-Lanner.
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