Parmi les compositeurs les plus appréciés du XXe siècle, la production musicale de Dmitri Chostakovitch a été marquée par la répression politique et la tragédie personnelle. Contrastes prononcés, humour incisif et langage harmonique inhabituel sont les marques de son approche unique. Son œuvre immense comprend de la musique pour le théâtre, le ballet et le cinéma, bien qu’il soit mieux connu pour ses 15 symphonies et ses 15 quatuors à cordes. Chostakovitch connut le succès international à 19 ans et fut influencé autant par Tchaikovsky que l’avant-garde. Dans la Russie stalinienne des années 1930, la révolution culturelle exigeait une musique de style direct et populaire et l’éloge de Chostakovitch tourna à la condamnation. Il craignit pour sa vie et sa famille à de nombreuses reprises. En 1960, il est entré au parti communiste et a terminé son Quatuor à cordes no 8, qu’il appelait «ma nécrologie». Depuis sa mort en 1975, le débat se poursuit entre ceux qui considèrent ses œuvres comme de l’art social réaliste sincère et ceux qui y voient des signes cachés de la dissidence.
Christina Volpini [traduction française: Yves Charuest, juin 2021, iv-21]