Après ses études au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris (1980-86) où il obtient plusieurs premiers prix, Marc-André Dalbavie participe pendant cinq ans au département de recherche musicale à l’IRCAM. Il étudie la direction d’orchestre avec Pierre Boulez de 1987 à 1988. Il est actuellement professeur d’orchestration au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris et compositeur en résidence de l’orchestre de Cleveland. Dès 1982, il s’intéresse avec quelques compositeurs de sa génération aux potentialités de la musique spectrale, celles offertes notamment par le timbre et le processus. Il enrichit ces techniques avec des procédés polyphoniques et rythmiques (vitesses, métriques…). Il développe également des principes formels de récurrence, intègre des phénomènes d’hétérogénéité et de spatialité par l’usage qu’il fait de l’électronique, et exploite en outre les applications de l’informatique musicale et de l’acoustique.
Si les années quatre-vingt ont été pour lui celles du timbre et de la couleur (Miroirs transparents, Diadèmes…), les années quatre-vingt-dix seront celles de l’espace et du lieu. Le compositeur s’attache à appliquer à la création musicale la notion d’œuvre in situ, ainsi qu’à décliner les possibilités offertes par la spatialité générée par l’écriture orchestrale. Dans Seuils, l’électronique est disposée autour du public et le texte poétique utilisé renvoie à l’espace dans lequel il intervient. L’utilisation d’instruments baroques relie le Concertino à une pièce du XVIIe siècle (Curtain Tune de M. Locke). L’Offertoire pour chœur d’hommes et orchestre symphonique suggère des espaces virtuels simulés par l’écriture du chœur. Une partie de l’orchestre du Concerto pour violon, disposée autour du public, brise la frontalité traditionnelle du concert et redéfinit ainsi l’idée même de concerto. Enfin, dans Non-Lieu composé avec l’écrivain Guy Lelong, la scène est totalement vide et les 4 chœurs de femmes ainsi que l’ensemble instrumental sont répartis dans la salle autour du public.