Le compositeur et virtuose du luth britannique, John Dowland (1562-1626) était le principal compositeur anglais de luth de son époque. Mélodiste sensible et innovateur, il avait une prédilection pour les chants soliloques mélancoliques. John Dowland est né au mois de décembre 1562 près de Dublin. Sa formation initiale demeure inconnue. De 1580 jusque vers le mois de juillet 1584, il sera le musicien de Sir Henry Cobham, ambassadeur d’Angleterre à Paris, puis de son successeur, Sir Edward Stafford. En 1588, Dowland obtient son diplôme en arts à Christ Church, Oxford. Incapable d’obtenir un emploi en Angleterre, probablement à cause de sa conversion au catholicisme à Paris, il visite alors les cours de Brunswick et Hesse puis voyage jusqu’à Venise et Florence. En 1597, Dowland obtient un diplôme de Cambridge. Ne parvenant toujours pas à trouver un emploi en Angleterre, il se met au service de la cour de Christian IV du Danemark, qu’il servit de 1598 à 1607. Apparemment libéré pour services insatisfaisants, il retourne en Angleterre, où il semblerait que sa renonciation au catholicisme lui ouvre les portes qui lui étaient auparavant fermées. Il entre alors au service de Lord Walen. Enfin, en 1612, il est nommé musicien du Roi, pour le luth, à la cour de James I. Il conservera cette position jusqu’à sa mort en 1626 et son fils, Robert, lui succédera. La réputation de Dowland comme compositeur repose principalement sur ses quatre recueils d’œuvres pour luth. Ces morceaux peuvent être interprétés comme des solos accompagnés par un luth ou des chansons à quatre voix. Dans chaque arrangement, le principal intérêt mélodique repose sur la voie principale, qui donne sa signification aux chansons. Les quatre collections de chanson démontrent la maîtrise par Dowland d’un nouveau style musical avec une franchise harmonique outrepassant les vieilles complexités polyphoniques. Sa maîtrise des paroles était très sensible et il possédait un don remarquable pour les mélodies belles et expressives.