New York (New York, ÉU), 1926 – Buffalo (New York, ÉU), 1987
Compositeur

Né à New York le 2 janvier 1926, Morton Feldman étudie le piano avec Madame Maurina-Press, une aristocrate russe élève de Busoni. Il lui dédiera, en 1970, Madame Press Died Last Week at Ninety. Ses premières compositions rappellent un peu le style de Scriabine — Madame Press était une grande amie de ce compositeur—, jusqu’à ce qu’il commence à étudier la composition avec Wallingford Riegger, en 1941. En 1944, Stefan Wolpe devient son professeur, avec qui il passe apparemment plus de temps à argumenter sur la musique qu’à l’étudier («… et nous nous disputons toujours 18 ans plus tard»).

Au cours de l’hiver 1949-1950, il fait la connaissance de John Cage, une rencontre déterminante pour lui et pour l’histoire de la musique américaine. Cage encourage le jeune compositeur dans une voie intuitive, loin de tout système. Les peintres qu’il côtoie — Mark Rothko, Philip Guston (qu’il a rencontré chez Cage), Franz Kline, Jackson Pollock et Robert Rauschenberg —, ont également une grande influence sur sa démarche. «Les peintres, écrit-il, me donnent envie d’un monde sonore plus direct, plus immédiat, plus physique que tout ce qui a déjà existé». Cette recherche amène l’expérimentation d’une nouvelle notation graphique, où la partition ne donne que quelques pistes d’interprétatio. Dans ces œuvres, dont ces Projections datant de 1951, les interprètes choisissent les notes à partir d’un registre et d’un rythme donnés. Toutefois, à partir de 1953, Feldman abandonne ce genre de partition graphique, ne l’utilisant qu’épisodiquement jusqu’en 1967 In Search of an Orchestration. Cette notation graphique, explique-t-il, ne permettait pas au son d’être libre: elle libérait seulement les interprètes.

En 1973, Feldman est nommé professeur à l’Université de New York/Buffalo, à la chaire Edgard Varèse, un poste qu’il occupe jusqu’à la fin de sa vie. En 1984 et en 1986 il enseigne aux Ferienkurse für Neue Musik de Darmstadt. Il meurt le 3 septembre 1987.