Serge Garant est né à Québec. Entre 1946 et 1950, il étudie le piano avec Sylvio Lacharité et Yvonne Hubert, l’harmonie avec Paul Robidoux et la composition avec Claude Champagne. Puis, comme auditeur, il suit à Paris les cours d’analyse d’Olivier Messiaen. ll travaille aussi le contrepoint avec Andrée Vaurabourg Honegger et rencontre Stockhausen et Boulez. Garant, qui, en 1954, organise à Montréal le premier concert de musique contemporaine auquel il participe avec François Morel et Gilles Tremblay, a été le premier compositeur canadien à introduire la bande magnétique dans une pièce musicale, avec Nucléogame en 1955, et a fait un premier essai de l’aléatoire en 1959 avec les Pièces pour quatuor à cordes. Serge Garant a été l’un des fondateurs de la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ), le plus vieil organisme de ce genre au pays, qu’il a dirigé de sa fondation en 1966 jusqu’en 1986.
En tant que professeur à la Faculté de musique de l’Université de Montréal (à partir de 1967), et dans son rôle d’animateur de l’émission Musique de notre siècle au réseau MF de Radio-Canada (1969-85), Serge Garant n’a jamais cessé de travailler à l’avancement de la musique actuelle. Parmi ses œuvres les plus importantes, on remarque Phrases II, Offrandes II, Cage d’oiseau, et… chant d’amours, que l’on peut considérer à juste titre comme étant son testament musical. On notera aussi son Quintette qui lui a valu le Prix Jules-Léger. À la suite de sa mort en 1986, Pierre Boulez lui rendit cet hommage. «Je reconnais en Serge Garant le compagnon des premières heures, qui s’est voué avec une totale générosité à la cause de la musique contemporaine. Il ne s’est pas contenté de décider et de choisir pour lui, mais, ayant pris cette décision quant à lui-même, basée sur une réflexion et sur une fraternité, il a tenu à faire partager ses points de vue qu’il considérait, à juste titre, comme les mieux adaptés à notre temps, comme les plus susceptibles de donner des territoires nouveaux à la musique, territoires dont elle a sans cesse besoin.»