Québec
Compositeur·trice • Interprète (ensemble)

La fin de l’émission Napalm Jazz à CKIA, en 2000 (qui provoqua également un long hiatus pour le groupe du même nom) n’a pas pour autant découragé les membres du groupe, qui continuèrent, et multiplièrent leurs collaborations entre eux, et avec de plus en plus d’autres musiciens. Mais le duo infernal d’A_dontigny et Érick d’Orion, ce noyau dur que ses protagonistes se plaisent à éclater pour notre plus grand bonheur sonore, subsiste: il s’appelle maintenant morceaux_de_machines.

Si le médium n’est plus la radio, il n’en demeure pas moins que A_dontigny et d’Orion ont gardé intact le côté immédiat et sans concession de leur démarche des premières années. Improvisateurs aguerris, ils savent amener l’auditeur consentant dans une aventure sonore qui les laissera pantois plus d’une fois. Mais si ce dynamisme et cette tension nous semble quasiment théâtraux, c’est qu’il s’agirait d’une sorte de théâtre de la cruauté, imperméable aux fausses sentimentalités de l’harmonie et férocement déconstructeur des systèmes déifiants tel celui de Bach.

Ne s’agit-il pas que de bruit? Non, il y a bien plus dans ces trames sonores éxubérantes et vivifiantes. Bien plus que le superficiel affront que le volume élevé de leurs compositions fait à la politesse des musiques trop aimables ou trop modestes. Si nos acrobates machinistes font un tel tapage, c’est qu’ils ont une conscience toute aiguë du risque de l’acrobatie. Ce faisant, ils en viennent à une musique vivante, hautement personnelle et fort profonde.