Né à La Spezia, de descendance noble, Giacinto Scelsi révèle enfant déjà d’extraordinaires dons musicaux en improvisant librement au piano. Il étudie la composition à Rome avec Giacinto Sallustio, tout en gardant son indépendance face au milieu musical de son époque. Il travaille à Genève avec Egon Koehler qui l’initie au système compositionnel de Scriabine et étudie le dodécaphonisme à Vienne en 1935-36 avec Walter Klein, élève de Schoenberg. Scelsi traverse au cours des années 40 une grave et longue crise personnelle et spirituelle de laquelle il sort, au début des années 50, animé d’une conception renouvelée de la vie et de la musique. Dès lors, le «son» formera le concept-clé de sa pensée. Le compositeur, dont Scelsi refuse d’ailleurs le titre, devient une sorte de médium par lequel passent des messages en provenance d’une réalité transcendantale. Il s’intègre au groupe romain Nuova Consonanza qui rassemble des compositeurs d’avant-garde comme Franco Evangelisti. Avec les Quattro Pezzi su una nota sola (1959, pour orchestre de chambre) s’achèvent dix ans d’intense expérimentation sur le son; désormais ses œuvres accomplissent une sorte de repli à l’intérieur du son démultiplié, décomposé en petites composantes. Auteur d’essais d’esthétique, de poèmes (dont quatre volumes en français), Giacinto Scelsi est mort le 9 août 1988. De vives polémiques ont éclaté en Italie peu après sa disparition à propos de l’authenticité de son activité de compositeur. La plupart de ses œuvres sont publiées chez Salabert.
Ircam-Centre Pompidou, 2007